comprendre la loi malraux

La loi Malraux est un dispositif fiscal avantageux destiné aux propriétaires de biens anciens. Vous envisagez un investissement immobilier et vous vous demandez comment bénéficier des avantages du dispositif Malraux ? Mais sous quelles conditions est-il possible d'en bénéficier ? Et quels sont les avantages fiscaux offerts par la défiscalisation Malraux ? Dans cet article dédié, Bonaparte Promotion vous en dit plus sur le sujet.

Loi Malraux : définition

Il s’agit d’un dispositif de défiscalisation que l’État a mis en place en 1962 dans le but de soutenir les propriétaires de biens anciens. La loi Malraux vise donc à encourager la restauration de l’immobilier dans certains quartiers. De fait, l’emplacement du bien est la première condition à respecter pour pouvoir bénéficier des avantages fiscaux du dispositif Malraux (nous reviendrons sur le sujet plus tard).

En d’autres termes, si vous êtes propriétaire d’immeubles anciens et que si vous avez besoin de réaliser des travaux de rénovation, vous bénéficiez d’une réduction d’impôts sur le coût des travaux.

ministre André Malraux

Loi Malraux : sous quelles conditions ?

À titre d’information, chaque dispositif de défiscalisation est soumis à des conditions d’éligibilité. Pour ce qui en est de la défiscalisation Malraux, les critères à respecter se divisent en deux catégories : les conditions liées au bien et les conditions liées au propriétaire.

Êtes-vous éligible à la loi Malraux ?

Êtes-vous éligible à la loi Malraux ?

En premier lieu, il faut que le propriétaire soit domicilié fiscalement en France pour que la défiscalisation Malraux s’applique. En second lieu, il y a aussi les conditions liées à l’obtention du bien. Est-ce que l’acquisition a été réalisée par le biais d’une SCI ou d’une Société Civile Immobilière ? Si oui, vous êtes éligible. Le cas échéant, il n’y aura pas d’avantages fiscaux envisageables.

Sinon, le propriétaire du bien doit s’engager à le mettre en location à nu pour une durée d’engagement locatif de 9 ans au minimum. Et cela dans la première année suivant l’achèvement des travaux de rénovation. Et pour que les avantages s’appliquent, le locataire ne doit pas faire partie du même foyer fiscal que le propriétaire, ni même un de ses descendants ou de ses ascendants.

Les conditions liées au bien

À l’instar du propriétaire, le bien en question doit également répondre à certains critères pour que les avantages du dispositif s’appliquent. Il s’agit en effet de :

L’emplacement de l’immeuble

Le propriétaire peut bénéficier d’une réduction d’impôts sur les travaux de rénovation si le bien se situe dans un Site Patrimonial Remarquable (SPR). Mais aussi s’il est couvert par un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV).

Le deuxième critère c’est que le bien doit faire l’objet d’une autorisation d’utilité publique. Et qu’il est localisé dans un Site Patrimonial Remarquable, tout en étant couvert par un Plan de Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine (PVAP).

Les taux de réduction d’impôts octroyés par l’État peuvent en effet varier en fonction du type de bien à rénover. Il y a également la durée de validité de la loi Malraux qui prend en charge les dépenses à partir de l’obtention du permis de construire jusqu’à la fin (31 décembre) de la quatrième année suivant la délivrance.

La déclaration des dépenses

Vous, en tant que propriétaire de biens anciens, êtes dans l’obligation de déclarer vos dépenses pour obtenir la réduction d’impôts. Elles doivent en effet être indiquées sur le formulaire 2042 C.

Par contre, il convient de rappeler que seules certaines dépenses peuvent être prises en compte par le dispositif Malraux. Il s’agit des coûts de travaux de réhabilitation ou de rénovation de la partie extérieure du bien, de différents frais que vous devez payer, notamment les frais de gestion et d’adhésion à une association foncière urbaine de restauration, mais aussi les dépenses liées à l’entretien et à la réparation du bien. C’est-à-dire les frais qui ont été à la charge directe du propriétaire. On peut aussi classer les travaux liés à la démolition et ceux qui sont destinés à faire du bâtiment en logement comme des dépenses pouvant être prises en compte par la loi Malraux.

Qu’en est-il des dépenses qui ne peuvent pas être prises en compte dans le dispositif ? En réalité, la loi Malraux exclut toutes les dépenses qui ont été affectées aux travaux de rénovation dont le but est de modifier la structure et l’aspect du logement ancien. Mais aussi les travaux de restauration pouvant altérer le style architectural d’origine du bâtiment.

Loi Malraux : quels avantages ?

Comme il a été dit plus haut, cette loi vous permet de profiter d’une réduction d’impôts en fonction de l’aspect de votre fiscalité. Le dispositif s’applique alors sur les dépenses relatives à la restauration du bien, c’est-à-dire sur les travaux qui bénéficient de l’autorisation des autorités. Vous pouvez également bénéficier des avantages fiscaux de ce dispositif sur vos charges foncières, mais pour quelle somme ?

Le montant pouvant être octroyé par la loi Malraux varie en fonction de l’emplacement géographique de l’immeuble. Mais aussi selon la date de demande de votre permis de construire et de déclaration des travaux à réaliser. Soit :

défiscalisation de 22 % malraux

Une défiscalisation de 22 %

Valable pour les biens qui se situent dans un SPR (Site Patrimonial Remarquable). À noter que cette réduction d’impôts n’est valable que si le bien en question n’est pas couvert par un PSMV ou un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur.

défiscalisation de 30 % malraux

Une défiscalisation de 30 %

Si le bien immobilier se situe au sein d’un SPR couvert par un PSMV, le taux de défiscalisation remonte à 30 %. Ce taux s’applique également pour les immeubles se situant dans le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain ou le NPNRU.

Bon à savoir : le NPNRU concerne environ 450 localités. Le taux de défiscalisation de 30 % est également valable pour les biens situés dans un QAD ou Quartier Ancien Dégradé jusqu’à la fin de l’année 2023.

Plafonnements des dépenses et loi Malraux

Plafonnements des dépenses et loi Malraux : ce qu’il faut savoir

Si l’immobilier neuf ne vous intéresse pas et que si vous envisagez d’investir dans un logement ancien pour tirer parti des avantages fiscaux de la loi Malraux, il faut disposer d’un capital financier suffisant.

Il y a en effet un plafonnement des investissements avec la loi Malraux. Soit 400 000 euros au maximum qui seront répartis sur 4 ans. Donc si vous devez réaliser des travaux de rénovation et que vous souhaitez bénéficier d’une défiscalisation, sachez que le plafond des travaux pouvant être déduits est de 100 000 euros par an, pas plus.

Rappelez-vous tout de même qu’il s’agit d’un montant qui va correspondre aux coûts des travaux de restauration, et non pas au prix du bien.

Lois Malraux et Pinel : quelle différence ?

Bien que les deux dispositifs fiscaux concernent le marché locatif, investir en Pinel a pour principal objectif de favoriser l’offre locative dans le neuf. De son côté, la loi du ministre de la culture de l’époque est une niche fiscale dont le but est de privilégier la réhabilitation des biens anciens pour ensuite, aboutir à la sauvegarde du patrimoine architectural français.

zonage pinel France
Malraux et déficit foncier

Loi Malraux et déficit foncier

Loi Malraux et déficit foncier

Certains d’entre vous se demandent s’il est envisageable de cumuler le déficit foncier avec les avantages fiscaux de la loi Malraux. Pour répondre à cette question, sachez que c’est tout à fait possible. Mais à ce stade, on l’appelle la loi Malraux optimisée au déficit foncier.

À titre d’information, le déficit foncier n’est en aucun cas une niche fiscale. Mais en tout cas, le processus peut vous permettre de réaliser des économies allant jusqu’à plus de 10 000 euros par an. Pour pouvoir en bénéficier, vous devez d’abord remplir ces quelques critères d’éligibilité :

  • Respecter les conditions d’éligibilité de la loi Malraux mentionnées plus haut ;

  • Vous devez être propriétaire d’un bien à louer qui est fiscalement localisé en France

  • Le bien doit être mis en location à nu ;

  • Déclarer vos revenus sous le régime réel ;

  • Vous engagez à mettre l’immeuble en location pour une durée minimale de 9 ans à l’issue du déficit ;

  • Conserver le bien pendant au moins 3 ans après l’imputation du déficit ;

  • Le coût des travaux doit impérativement être supérieur aux loyers que vous percevez ;

  • Les travaux que vous réalisez doivent figurer dans la liste des travaux déductibles de vos revenus fonciers ;

  • La restauration doit se faire par le biais d’une ASL ou d’une AFUL (Association Syndicale Libre ou Association Foncière Urbaine Libre).

Par contre, si vous envisagez de mettre le bien en vente, dans le cadre d’une VIR (Vente d’Immeuble à Rénover), cumuler la loi Malraux et le déficit foncier n’est pas du tout envisageable. Et en cumulant le déficit foncier et la loi Malraux, vous pourriez envisager une défiscalisation pouvant aller jusqu’à 100 % sur les travaux de rénovation à réaliser. Mais aussi reporter l’excédent sur les revenus fonciers pendant 10 ans.